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La Norvège
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8 septembre 2005

La langue norvégienne

Population peu nombreuse et deux langues ecrites

norge

Dans de nombreux pays, la population parle et écrit plusieurs langues. Cette situation entraîne parfois des conflits qui, lorsqu'ils s'enveniment, attirent l'attention des médias. Les médias et les pays qui n'ont pas de tels problèmes, n'en comprennent pas l'importance car, après tout, il est seulement question de langue.

alfabet

Par Eyvind Fjeld Halvorsen Professeur à l'Université d'Oslo

On peut expliquer les différents qui opposent les francophones et les les néerlandophones en Belgique, ou bien pourquoi les minorités qui parlent le basque en Espagne, le frison aux Pays-Bas et le gaélique en Ecosse se battent pour conserver leur langue. Il est beaucoup plus difficile pour des étrangers de comprendre pourquoi les Norvégiens, qui, il y a 150 ans, n'avaient pas de langue écrite et se contentaient du danois, ont réussi à se doter de deux langues norvégiennes. Cet article va tenter d'expliquer ce phénomène.

La situation actuelle

Sur les 4 millions d'habitants en Norvège, 95 % ont le norvégien comme langue maternelle. Tous ceux qui par-lent le norvégien, que ce soit un dialecte ou une des deux langues stan-dards, sont compris par les autres. Bien entendu, en Norvège comme ailleurs, les gens ne se comprennent pas toujours parfaitement et surtout parmi les gens de la capitale, on en trouve qui affirment ne pas comprendre ceux de la province alors que ces derniers n'ont aucun problème à comprendre la langue de la capitale. Il n'existe pas de frontières linguistiques véritables entre les régions où se parle le norvégien. Par contre, la langue de la minorité laponne, (the sami language) n'appartient pas à la même famille linguistique que le nor-végien, elle est totalement incompréhen-sible pour ceux qui ne l'ont pas étudiée.

Il existe deux langues écrites officielles en Norvège, le bokmål et le nynorsk. Elles sont placées sur un pied d'égalité, c'est à dire qu'elles sont utilisées officiellement par l'admini-stration, l'école, l'église, la radio et la télévision. On publie des livres, des revues et des journaux dans les deux langues. Les habitants décident, au niveau local, de la langue qui sera en-seignée dans les écoles où ils envoient leurs enfants. Officiellement, la langue enseignée est appelée langue principale et l'autre, la langue secondaire. Les élèves lisent aussi des textes en langue secondaire et dans les lycées, ils doivent pouvoir l'écrire puisque les fonction-naires doivent être capables de rédiger une réponseà une lettre dans la langue utilisée par le correspondant.

La langue principale

Plus de 80 % des enfants norvégiens ont le bokmål comme langue principale, entre 16 et 17 % ont le nynorsk. Toutes les villes ont le bokmål comme langue principale, il en est de même pour les régions où la densité de population est assez élevée, comme autour du fjord d'Oslo et dans le bas pays de la région Østlandet. Le nynorsk domine dans les agglomérations le long des fjords de la côte ouest et les villages de montagne à l'intérieur du pays. Les règles concernant le choix de la langue enseignée et éventuellement son changement sont fixées par la loi.

La répartition en pourcentage des langues dans les école s est demeurée relativement stable au cours des 15 où 20 dernières années, mais cela ne veut pas dire que la paix et l'harmonie règnent. Compte tenu du rapport de forces qui existe entre les deux lang-ues, ainsi que l'exprime le pourcentage cité, il est évident que le bokmål domine, ce qu'il a toujours fait. Les grands journaux, les revues et la littérature au quotidien sont dominés par le bokmål et puisque c'est la lang-ue enseignée dans les villes et la plu-part des zones industrielles, le bokmål domine aussi dans les affaires et la publicité. Il a évolué sur la base d'une forme du danois qui était la langue utilisée par les hauts fonctionnaires et les classes dirigeantes en Norvège. Cet langue jouissait de prestige car c'était la langue commune aux gens ayant un haut niveau d'éducation et des ambi-tions. Le bokmål a le même status que les langues normalisées dans les autres pays puisqu'il est le symbole d'un niveau social.

Le nynorsk domine surtout dans les régions où la population est stable et où la plupart des habitants parlent un dialecte local traditionnel. Dans sa forme normalisée, ce n'est donc pas une langue parlée dans les commu-nautés locales où il est utilisé comme langue d'enseignement. C'est surtout là où des gens de différentes régions du pays se regroupent, que le nynorsk normalisé est utilisé comme langue parlée.

Le Conseil norvégien

Dans tous les pays nordiques, il existe des organismes qui prennent soin de la langue nationale. En Norvège, cet organisme s'appelle le Conseil nor-végien de la langue. Il compte 38 membres qui représentent par moitié les deux camps. Le Conseil a pour mission de promouvoir la tolérance et le respect réciproque entre les différents utilisateurs du norvégien, quelle qu'en soit la forme. Il s'occupe aussi de questions pratiques, comme l'orthographe, la terminologie, et donnedes conseils, etc. La procédure est réglée de sorte qu'une question qui, uniquement ou princi-palement, concerne l'une des deux langues est tranchée par les représentants de cette langue, sans ingérence des représen-tants de l'autre.

Historique

On peut trouver l'explication de la particularité de la situation linguistique en Norvège dans son histoire et dans celle des autres pays nordiques. Les langues des trois principaux pays nordiques, le Danemark, la Norvège et la Suède sont assez similaires pour que les habitants de ces pays se compren-nent et pour que chacun utilise sa propre langue en parlant avec un habitant d'un autre de ces pays. Cela est du au fait que ces langues se sont développées à partir d'une racine nordique commune et que ce dével-oppement s'est fait, grosso modo, suivant les mêmes lignes dans toute la partie centrale des pays nordiques. Il y a 1000 ans, lorsque des émigrants nordiques s'installèrent en Russie et en Europe occidentale, dans les îles de l'océan Atlantique, les Orcades et les Shetland, même Groënland, ils par-laient tous la même langue nord-ique. Les différences dialectales existantes étaient insignifiantes et bien moins importantes que celles qui existent actuellement dans chacun des pays nordiques.

La langue danoise

A la fin du Moyen-Age, les langues se transformèrent. La plupart des changements se firent au Danemark, le pays le plus au sud. Ils se propa-gèrent en ondes concentriques vers le nord. La Norvège était la plus éloignée du Danemark, c'est pourquoi le nor-végien conservale plus longtemps la caractéristique nordique commune.

La christianisation des pays nordiques se fit du Xème au XIIème siècle. Avec la nouvelle religion, la langue écrite fit son entrée. En Nor-vège, la langue nationale fut utilisée comme langue écrite avant le XIIème siècle, peut-être suivant le modéle de l'Angleterre, tandis que le Danemark et la Suède utilisaient le latin comme langue administrative dans les pre-miers temps qui suivirent la christi-anisation. Ce ne fut qu'au cours des XIIIème et XIVème siècles que le danois et le suédois commencèrent à être utilisés comme langues écrites, à une époque où le danois, en particulier, s'était bien éloigné du fond nordique commun.

Pendant tout le Moyen-Age, le Danemark fut, politiquement et économiquement, la nation la plus puissante. De 1400 à environ 1520, les souverains danois s'efforcèrent de rassembler les trois pays en ungrand empire nordique sous l'autorité du Danemark. Il était donc naturel que la langue danoise joue un rôle de tout premier plan en tant que langue administrative de cet empire et que vers l'an 1500, il devienne la langue administrative de la Norvège. Vers 1520, la Suède rompit définitivement avec le grand état nordique alors que la Norvège continua à en faire partie jusqu'en 1814. Pendant toute cette période, le danois fut utilisé comme langue écrite.

Un dialecte local

A partir de 1807, la monarchie dano-norvégienne avait été l'alliée de Napoléon et en 1814, suite à la défaite de l'Empereur, la Norvège avait été retirée au Danemark et attribuée à la Suède qui avait fait partie de la coa-lition contre Napoléon. L'Union avec la Suède devait durer jusqu'en 1905. Les deux royaumes avaient chacun leur administration et le danois continua à être la langue employée en Norvège. Les hauts fonctionnaires, qu'ils soient Norvégiens ou Danois, avaient fait leurs études supérieures au Dane-mark. Mais en 1811, une nouvelle université fut fondée à Christiania (Oslo) et après 1814 il devint habituel de faire ses études en Norvège.

Au début du XIXème siècle, la plupart des norvégiens parlaient leur propre dialecte local. Les hauts fonc-tionnaires ainsi que les classes diri-geantes dans les villes parlaient un danois teinté de norvégien et écri-vaient généralement un danois correct. Ceux qui étaient nés en Norvège avaient un vocabulaire norvégien, des mots spéciaux appartenant aux domaines du travail et de la nature. Beaucoup passaient, comme aujour-d'hui d'ailleurs, de la forme dialectale à une forme plus normalisée de la langue et vice-versa.

Les courants nationalistes

Ceux qui, après 1814, commencèrent leurs études à la nouvelle université, se sentirent concernés par les idées nationalistes qui se faisaient jour partout en Europe suite à la Révolution française et aux guerres napoléoniennes ainsi que par les tendances romantiques et l'intérêt pour le passé nordique dans la lit-térature danoise de l'époque. Les cou-rants nationalistes provoquaient un besoin profond d'auto-valorisation. Ce besoin se concrétisa en un projet de création d'une langue norvégienne indépendante. Les discussions provoquées par ce projet tentaient de définir comment devait être cette langue plutôt que d'en évaluer la nécessité. Deux possibilités furent étudiées: l'une était de norvégianiser la langue écrite danoise, en y introduisant des élé-ments norvégiens provenant de la langue parlée, l'autre, beaucoupplus radicale, était de fabriquer une nouvelle langue écrite en prenant comme base un bon dialecte, c'est à dire un dialecte conservateur.

Du landsmål au nynorsk

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Ivar Aasen

La question de créer une nouvelle langue norvégienne écrite fut soulevée par Ivar Aasen (1813-96). Fils de paysan de la Norvège de l'Ouest, il avait appris les langues mortes telles que le grec et le latin et les principales langues culturelles de l'Europe occi-dentale. Au cours des années 1842-46 il réunit des informations sur les différents dialectes du pays et publia en 1848 «Det norske Folkesprogs Grammatik» (Grammaire de la langue populaire norvégienne) et en 1850, «Ordbog over det norske Folkesprog» (Dictionnaire de la langue populaire norvégienne). En 1853, il publia un recueil «d'échantillons» de landsmål «Prøver af Landsmaalet i Norge» où il avait aussi inclus quelques textes en langue normalisée. Il avait donc crée le «landsmaalet» (langue de la campagne) qui depuis 1929 est appelé officielle-ment le «nynorsk» (néo-norvégien). Le landsmål était une appellation com-mune pour tous les dialectes norvé-giens. Aasen était parti de la langue parlée qui est la plus proche de l'ancienne langue écrite, c'est à dire les dialectes dans les villages de l'intéri-eur des fjords de la Norvège de l'Ouest et dans les villages de montagne de la Norvège de l'Est. Il choisit une ortho-graphe étymologique, d'une part, parce qu'une telle orthographe créait des formes écrites qui correspondaient aux formes des mots à partir desquelles les nombreuses variantes de la langue parlée s'étaient développées, d'autre part, parce que les mots se rappro-chaient ainsi plus de l'orthographe islandaise, danoise et suédoise qu'une orthographe plus orthophonique ne l'aurait fait.

Des écoles choisirent le landsmål

Aasen pratiqua lui-même sa langue. Il écrivit des poèmes et d'autres auteurs firent de même. Petit à petit, la langue d'Aasen recruta de nombreux parti-sans, surtout parmi ceux qui étaient en opposition au parti des hauts fonctionnaires qui, de fait, gouver-naient le pays depuis 1814. Lorsque l'opposition prit le pouvoir au Storting (Assemblée nationale norvégienne) en 1884, le landsmål fut reconnu comme langue officielle équivalente. A partir de 1892, les comités directeurs des écoles purent décider, eux-mêmes, si le nynorsk ou «det almindelige Bogsprog» (la langue livresque habituelle) serait la langue enseignée dans les écoles. Plusieurs écoles choisirent le lands-mål, la langue d'Aasen. En 1901, une orthographe normative définit les formes les plusarchaïques qui devaient céder la place à des formes ayant dav-antage de racines dans les dialectes.

storting

Le Storting

Du danois au bokmål

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K. Knudsen

L'autre tendance fut celle de la norvégisation. Elle présupposait l'intégration progressive de mots et d'expressions de forme norvégienne. Un de ses plus chauds partisans fut Knud Knudsen (1812-95). Professeur de lycée, il était le disciple convaincu du linguiste danois Rasmus Rask qui souhaitait former une orthographe qui correspondrait à la prononciation. A partir des années 1840, Knudsen se mit à travailler à la réforme de l'orthographe en Norvège. La nouvelle orthographe se fondrait sur le norvégien parlé par les gens éduqués. Il acceptait donc la prononciation norvégienne de la langue écrite commune dano-norvégienne comme normative d'un parler standard norvégien. Il se heurta à bien des oppositions et à la critique de ceux qui ne souhaitaient pas de rupture avec la tradition danoise. Ces derniers estimaient que l'intégration d'expressions et de mots norvégiens, dans une langue écrite, à vrai dire danoise, ne pouvait avoir pour résultat qu'un mélange dépourvu de toute élégance.

Rasmus Rask

Knudsen s'avéra exercer une grande influence sur la génération des écri-vains qui commencèrent à écrire vers les années 1850. Il influenca parti-culièrement Henrik Ibsen et Bjørn-stjerne Bjørnson, car il était conseiller linguistique du théâtre où leurs drames étaient représentés.

Une réforme de l'orthographe

La plus grande différence entre la prononciation danoise et la pronon-ciation dano-norvégienne était due au fait que le norvégien (de même que le suédois) avait conservé des caracté-ristiques de la langue nordique commune alors que le danois les avaient perdues. C'est ainsi que le norvégien avait un grand nombre de mots avec des k, t, p, alors que le danois avait g, d, b, en norvégien: bake (cuire), rot (racine), krype (ramper) et en danois, bage, rod, krybe (comparer à l'anglais bake, root, creep). La langue écrite suivait la prononciation danoise et Knudsen voulait que l'orthographe norvégienne suive la prononciation qui était habituelle à son époque dans le parler quotidien éduqué, il fallait écrire les mots avec p, t, k. Plus l'union avec le Danemark prenait du recul, plus l'influence norvégienne se faisait sentir, du point de vue du vocabulaire, de l'orthographe et en partie de la syntaxe.

Mais c'est avant tout dans le domaine de la littérature que les tendances à la norvégianisation se firent sentir, la langue desbureau-crates demeurait pratiquement inchangée. Toutefois, les écrivains faisaient souvent preuve d'inconsé-quence dans l'intégration des mots norvégiens et des expressions. La langue écrite demeurait, pour beacoup d'entre eux, un mélange sans grande systématique. Les partisans de la norvégianisation se déclarèrent donc favorables à une réforme totale de l'orthographe officielle. Elle s'accomplit de 1907 à 1917. Une nouvelle langue norvégienne écrite était ainsi créée et les liens avec le danois étaient rompus.

A partir de 1917, ce furent les mêmes principes orthographiques qui comptèrent pour les deux formes de norvégien, l'orthographe était étymologique, avec des aspects orthophoniques. A compter de 1917, les différences orthographiques ne furent plus l'expression de deux traditions écrites séparées, mais relevèrent de diffé-rences linguistiques réelles.

Samnorsk?

Les partisans de la réforme, comme Knudsen, avaient escompté que la langue dano-norvégienne continuerait à évoluer, devenant de plus en plus norvégienne, et qu'elle finirait par se rapprocher du landsmål pour donner naissance à une langue unique. Avec la réforme de 1917, une telle évolution devenait possible puisque toute une série de formes typiquement norvé-giennes, qui n'appartenaient pas au parler éduqué de l'époque, furent acceptées comme formes alternatives, facultatives. Elles ne furent que peu utilisées, et pour accélérer l'évolution, on procéda à une nouvelle réforme de l'orthographe en 1938. De nombreuses formes non traditionnelles devinrent obligatoires en même temps que des formes écrites tratidionnelles furent, elles, exclues. Les protestations des linguistes les plus conservateurs furent, pour commencer, les plus fortes du côté du nynorsk, mais après la guerre, la critique grandit au sein des partisans du bokmål et tourna à la tempête. Un mouvement de prote-station fut organisé, et les parents se mirent à corriger les formes non traditionnelles dans les livres de classe des enfants, revenant alors aux formes traditionnelles qui n'étaient plus admises.

17mai

Depuis 1900, le nynorsk faisait des progrès. Il atteignit son apogée en 1944 puisque cette année là, 34 % des enfants norvégiens choisirent le nynorsk comme langue principale. Mais le déclin commença, le nynorsk se mit à perdre bon nombre des zones scolaires acquises au cours de sa période d'expansion. Depuis les années 1970, il n'y a plus que 16 à 17 % des écoliers qui ont le nynorsk comme langue principale. Cela ne représentente pas seulement une perte pour le nynorsk, mais cela signifie aussi que les partis politiques n'ont plusbesoin de tenir vraiment compte des groupes de pres-sion nynorsk. L'urbanisation et l'in-dustrialisation du pays ont aussi contribué à affaiblir la position du nynorsk puisque celui-ci dominait dans les régions où le secteur primaire jouait le rôle le plus important.

ord

Dictionnaire de nynorsk

La pression exercée par les parti-sans des formes traditionnelles du bokmål a entraîné l'autorisation d'utiliser de nouveau bon nombre de ces formes à la suite des réformes de l'orthographe de 1959 et de 1981. En contrepartie, les traditionalistes ont admis que les formes non tradition-nelles figureraient aussi dans les listes orthographiques normatives. Ceci signifie que la norme actuelle a toute une série de formes en doublets «les radicales et les modérées» comme on les appellent volontiers. Les élèves doivent choisir. On peut se demander si ce sont vraiment les élèves qui choisissent et s'il est vraiment raison-nable de les laisser chosir, mais, vue la situation actuelle, il faut souvent savoir accepter des compromis.

Un slogan efficace

La période d'après-guerre a été dominée par le bokmål traditionnel. Pour contrebalancer cette domination, un mouvement s'est créé, oeuvrant pour la fusion la plus rapide possible des deux langues. Ses adeptes sont souvent des gens ayant fait des études, des idéalistes radicaux sur le plan politique. Au cours des années 1960-70, ils ont été influencés par les nou-veaux points de vue sociolinguistiques des chercheurs américains et britan-niques. Ils combattent avant tout le bokmål traditionnel considéré comme le dialecte des classes dirigeantes mais ils ont aussi attaqué le nynorsk tra-ditionnel et ont pris comme devise en tant que défenseurs moderne du nynorsk: «parle en dialecte, écrit en nynorsk». Etant donnée la position si faible du nynorsk comme langue parlée normalisée, on peut douter que cette devise s'avère être un slogan efficace. Ce slogan procède de l'affir-mation que le nynorsk est un dénominateur commun de tous les dialectes norvégiens et de l'idée que si les dia-lectes sont revalorisés, les gens vont commencer à utiliser le nynorsk comme langue écrite. Il est exact que les dialectes ont ceci de commun avec le nynorsk qu'ils ont un système de désinences beaucoup plus compliqué que celui du bokmål traditionnel mais les partisans du samnorsk ne tiennent pas compte du fait que les systèmes dans les dialectes où le nynorsk ne l'a pas emporté sont, souvent, très diffé-rents du système des dialectes sur lesquels le nynorsk se fonde.

Une langue minoritaire

Actuellement, les rapports entre les deux langues sont stables depuis plusieurs années. Le bokmål domine et exerce des pressions sur nynorsk, et le nynorsk est une langue minoritaire. Ce qui fait la force du bokmål c'est que, non seulement, c'est la langue écrite par plus de 80 pour cent de la popula-tion, mais il peut aussi s'appuyer sur une norme de langue parlée en expan-sion. A cela vient s'ajouter qu'il est plus aisé de passer à un système de désinences plus simple que de faire l'inverse, surtout quand le système le moins compliqué est celui qui est présent partout. Néanmoins, il n'est pas dit que le nynorsk disparaisse ou même recule davantage, car la partie du pays où le nynorsk est la langue principale est une grande région géographique homogène, et dans cette région la pression exercée par le bok-mål est bien moins importante que dans les milieux moins stables. Mais le nynorsk exige comme toute autre idéologie combattante un engagement. Puisqu'il est tellement facile pour celui qui déménage de passer au bokmål, il faut que celui qui quitte son milieu nynorsk traditionnel se décide à con-server sa propre langue dans un nouveau milieu où la plupart parlent le bokmål.

barn

Tableau comparatif Nynorsk / Bokmål / Français

Bokmål

Nynorsk

Français

Gammel
Hammer

Bånd

Hånd

Våkne

Gammal
Hammar

Band

Hand

Vakne

vieux
marteau
bande
main
se réveiller

Aske
Datter

Hilse

Kilde

Melk

Oske
Dotter

Helse

Kjelde

Mjølk (mjø)[mel]

cendres
fille
saluer
source
lait

Glemme
Bunn

Brudd

Skudd

Hul

Glømme
Botn

Brott

Skott

Hol

oublier
fond
fracture
coup de feu
creux

Hull
Hule

Kull

Dyp

Myk

Hol
Holle

Kol

Djup

Mjuk

trou
grotte
charbon
profond
mou

Syk
Tykk
Øke

Øst

Løs

Sjuk
Tjukk
Auke

Aust

Laus

malade
gros
augmenter
est (point cardinal)
lâche 

Ørret
Blek 

Mene 

Skje

Fløte

Aure
Bleik

Meine

Skei

Fløyte

truite
pâle
vouloir dire
cuillère
crème fraîche

Løse

Hviske 

Hvit 

Hvor 

Løyse

Kviskre

Kvit

[Kor]

détacher
chuchoter
blanc

Source: d'après Comparación entre Bokmål y Nynorsk

Liens internet :

Le norvégien aujourd'hui

Article très complet sur l'histoire du norvégien et la situation actuelle

Article encyclopédique

Dictionnaire anglais-norvégien

Apprendre le norvégien sur le net (cours en anglais)

Se perfectionner en norvégien

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Commentaires
G
Je vais tenter d'apprendre quelques phrases, une indication phonétique serait importante ! merci.
A
SALUT ! je trouve se site tres bien mais il manque des choses tres importantes come la facons de prononcer les mots ; et il faut reflichis a traduiser des phrases pour bien apprendre et merci pour se travaille ! et bonen chance a tt et ts !
A
Bonjour,<br /> <br /> J'aimerais savoir ou vous avez pu obtenir des cours oral norvegien?<br /> <br /> Je trouve ca tres dur le norvegien et aurait beaucoup besoin d'aide.<br /> <br /> merci
F
Super! Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point le nynorsk était semblable au suédois. Il faut dire que j'ai surtout pratiqué le norvégien à l'oral... et que je parle en suédois...
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